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Mon Entreprise 3/2024

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30 MARKETING ENTRETIEN

30 MARKETING ENTRETIEN «Une réglementation trop stricte nuit à l’économie» Qui ne connaît pas les célèbres chips Zweifel? Paprika, Provençale ou Poulet au panier: les Suisses raffolent de «leurs» chips Zweifel. Dans ce long entretien, Christoph Zweifel, le CEO, nous explique en quoi le secteur des collations offre à ses yeux un potentiel considérable et pourquoi les chips ne sont pas si mauvaises pour la santé. Entretien Melanie Ade Photos Marco Vara Christoph Zweifel, quand on est CEO de Zweifel, peut-on manger des chips d’autres marques? Bien sûr! C’est même un devoir, pour des raisons professionnelles! J’ai en effet besoin de savoir si c’est bien nous qui fabriquons toujours les meilleures. (Rires.) Plus sérieusement, nous organisons régulièrement des dégustations chez Zweifel. Mais à titre personnel, j’aime bien aussi tester les snacks des autres fabricants. Quelle est donc la recette du succès de votre entreprise? Nous fabriquons des chips depuis 66 ans et possédons ainsi une certaine expertise en la matière. Mais le secret de notre réussite, ce sont avant tout nos équipes. Nous disposons des bonnes personnes aux postes adéquats et entretenons une excellente culture d’entreprise. C’est selon moi l’ingrédient le plus important de notre réussite. Avant de rejoindre Zweifel Chips, vous avez travaillé dans de grandes entreprises comme Unilever ou Hiestand. Pourquoi ne pas avoir commencé dans l’entreprise familiale? Mon père aurait aimé me voir intégrer l’entreprise familiale dès la fin de mes études d’ingénieur en technologie alimentaire, mais je n’étais pas encore prêt. Je devais d’abord faire mes propres expériences. Je ne voulais pas que l’on puisse me reprocher d’être né avec une cuillère en argent dans la bouche. Avez-vous ressenti une forte pression à votre arrivée au poste de CEO d’une entreprise familiale suisse aussi connue et ancrée dans la tradition? J’ai peut-être été un peu naïf au début, si bien que j’ai abordé la chose de façon plutôt décontractée. Mais je me suis très vite rendu compte qu’être employé dans l’entreprise familiale n’était pas une mince affaire. Cela implique aussi une grande responsabilité à l’égard des collaboratrices et collaborateurs, et on se doit de donner l’exemple. Il est important d’en avoir conscience. Quelles ont été vos réalisations en tant que CEO au cours des quatre dernières années? Ma grande fierté, c’est le changement culturel que nous avons opéré ces quatre dernières années. On me dit souvent que le personnel a aujourd’hui plus de liberté et peut s’impliquer davantage dans l’entreprise. Ainsi, quel que soit leur échelon hiérarchique, tous les membres du personnel disposant des compétences requises peuvent participer à des initiatives stratégiques et contribuer à façonner l’avenir de cette firme, ce qui est très apprécié. L’an dernier, vous avez enregistré pour la huitième fois un chiffre d’affaires record et vous voulez encore poursuivre sur cette lancée. Comment comptez-vous y parvenir? Nous avons encore beaucoup d’idées et de projets pour développer et faire grandir cette Mon ENTREPRISE 30 03/2024

entreprise. Les changements dans les comportements alimentaires jouent en notre faveur. La tendance n’est plus aux classiques repas du matin, du midi et du soir: les Suisses privilégient de plus en plus les collations. Nos produits répondent parfaitement à ce besoin de consommer «H24», à savoir le snacking en continu du matin au soir. Dans le secteur agroalimentaire, on observe un durcissement des réglementations par les politiques, avec notamment la législation sur le sucre. Qu’en pensez-vous? D’une façon générale, je pense qu’une réglementation trop stricte nuit à la force économique suisse. Pour autant, c’est un sujet à prendre très au sérieux. Je suis un fervent défenseur de l’alimentation raisonnée. Mais les produits sucrés ou gras y ont aussi toute leur place; c’est avant tout une question d’équilibre. Que pensez-vous du Nutri-Score? Je n’en pense rien. C’est comme une mise sous tutelle de la population. Les Suisses savent ce qu’est une alimentation équilibrée et n’ont pas besoin d’un label pour leur dire si un aliment est bon ou mauvais. Nous avons ici l’une des législations les plus strictes sur les denrées alimentaires; il n’y a de facto aucun aliment «malsain». Le chocolat ou les chips ne sont pas non plus nocifs pour notre corps, tant que nous les consommons avec modération. J’aimerais que le gouvernement suisse investisse davantage dans la promotion de l’activité physique, et que les thèmes de l’alimentation et du sport figurent par exemple au programme scolaire. Migros a abandonné le Nutri-Score depuis peu. En effet, et nous soutenons cette action. Comme dit, je ne crois pas aux labels alimentaires. Si la loi suisse sur les denrées alimentaires nous avait imposé le Nutri-Score, nous nous y serions soumis, bien sûr, mais nous nous réjouissons de ne pas avoir eu à en arriver là. Christoph Zweifel est fier d’avoir réussi à prendre pied dans le secteur des collations avec les gaufres Vaya. Quelle serait la valeur Nutri-Score de vos chips? Un C orange, et cela nous aurait plutôt bien convenu. (Rires.) Je ne suis pas contre le Nutri-Score parce que j’ai peur des résultats, bien au contraire. Mais je ne pense pas que ce soit la bonne approche. ▶ 03/2024 31 Mon ENTREPRISE