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Mon Entreprise 3/2024

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DURABILITÉ «Nous ne

DURABILITÉ «Nous ne pouvons plus construire comme avant, avec ces déserts de béton et ces forêts de fers d’armature.» Hugo Schumacher, Polyloft Mon Entreprise Hugo Schumacher, fondateur de Polyloft, veut changer nos modes de construction. Grâce à son système adaptable à chaque besoin, il peut tout proposer, du mini-loft à la maison plurifamiliale; les modules de base en bois sont préfabriqués et montés sur place. Tous les éléments sont évolutifs: ils peuvent être assemblés, puis démontés et réutilisés en toute simplicité. Les personnes intéressées peuvent visiter le loft témoin à Riedholz SO pour se faire une idée de la vision de l’entrepreneur. polyloft.ch et surtout de montrer qu’une autre approche est possible.» Tout a commencé avec les savons Soeder, que l’on retrouve aujourd’hui dans de nombreux hôtels et restaurants. «Lors de nos recherches, nous avons découvert que les savons vendus dans le commerce ne contiennent même plus de savon. Des demi-produits synthétiques sont mélangés, ce qui empêche la traçabilité ou le contrôle des matières premières», déclare Johan Olzon Åkerström en secouant la tête. Chez Soeder, en revanche, le savon est d’origine 100% naturelle: des huiles bio pressées à froid de chanvre, d’olive, de noix de coco ou de jojoba; des huiles essentielles de plantes pour le parfum; des protéines de blé et du miel suisse pour protéger la peau. Les produits sont par ailleurs contenus dans des flacons en verre qui peuvent être facilement rechargés dans l’une des sept boutiques de la marque. «Grâce à la réutilisation des flacons, nous économisons énormément de CO 2 sur leur fabrication. C’est un avantage supplémentaire.» Le concept plaît: Soeder a enregistré une croissance constante ces dernières années. Sa clientèle comprend 3000 entreprises, sans compter la distribution sur la boutique en ligne. Les produits de soins de la marque zurichoise sont désormais disponibles dans le commerce de détail, et la tendance est à la hausse. Mais selon les Olzon, le succès de Soeder tient réside surtout dans la sensation agréable que les produits laissent sur la peau. «Nos produits parlent d’eux-mêmes, c’est la raison pour laquelle ils se vendent bien. Ce qui est déterminant, c’est qu’en plus d’être agréables au toucher, ils contribuent à la protection de l’environnement. L’expérience client est parfaite», indique Hanna Olzon Åkerström. Et son mari d’ajouter: «Loin de nous l’idée de donner des leçons. Mais aujourd’hui, nous savons que les conditions de fabrication de nombreux biens de consommation sont douteuses. Il appartient à la société de changer les choses.» Système de construction circulaire Changer les choses: telle était aussi l’ambition d’Hugo Schumacher quand il a développé Polyloft il y a cinq ans. Maçon de métier, il a longtemps travaillé dans la construction. Au fil du temps, un constat s’est imposé à lui: la branche n’évolue plus. Tout le monde parle de durabilité, mais personne ne fait rien. «Dans le secteur de la construction, nous en sommes encore à l’âge de pierre. On entend partout parler de "re-use". Mais à part quelques fenêtres, rien n’est jamais vraiment réutilisé. Pourtant, il devrait être possible de créer des espaces pouvant être recyclés dans leur globalité, pas seulement leurs composants individuels.» Le conducteur de travaux s’est donc fixé un objectif: trouver une solution pour rendre le secteur de la construction plus durable. «Les ressources se raréfient, certaines matières premières essentielles ne sont plus disponibles qu’en quantités limitées. Nous ne pouvons plus construire comme avant, avec ces déserts de béton et ces forêts de fers d’armature», insiste-t-il. Il se met alors à réfléchir à un système susceptible de révolutionner le secteur. Ce système devait être durable, évolutif et suffisamment modulable pour permettre de composer sa maison en fonction de ses besoins. Résultat: une maison dont les éléments de base sont livrés préfabriqués et n’ont plus qu’à être assemblés et montés sur place. «L’avantage de ce système est que, dans 50 ou 70 ans, les éléments pourront simplement être démontés et réutilisés. C’est impossible aujourd’hui, même avec les maisons en bois durables qui existent déjà. Leurs éléments sont collés et doivent être brûlés plus tard.» Jusqu’à présent, Hugo Schumacher a vendu sept maisons individuelles. Mais ses aspirations sont plus grandes: «Je voudrais que tout le monde construise de façon circulaire pour qu’ensemble, nous rendions le monde plus durable.» Le secteur de la construction vent debout contre son idée Hugo Schumacher est convaincu que son concept s’imposera. Même si le secteur conservateur de la construction manifeste clairement son opposition. «Beaucoup parlent de durabilité, mais peu se mobilisent. Or pour changer les choses, il faut un comportement disruptif. Ce n’est pas du goût de tout le monde. D’autant que notre système rendrait superflus quelques emplois très rémunérateurs», ironise-t-il. L’entrepreneur veut à présent prouver l’évolutivité de son système et construire une maison plurifamiliale. «En plus d’offrir un mode de construction durable, notre système crée des espaces sociaux pour toutes et tous qui modifient notre façon de vivre ensemble.» Hugo Schumacher n’a pas encore de financements pour son projet. Mais tous les espoirs sont permis. Après tout, la vision est là. ● Mon ENTREPRISE 12 03/2024

La particularité du système de construction d’Hugo Schumacher est la forme en alvéole qui fait gagner de l’espace à l’intérieur; il en présente ici un modèle réduit. 03/2024 13 Mon ENTREPRISE