INTERNATIONALISATIONAu-delà des frontièresSe développer à l’international représente certes un défi de taille pour la plupartdes entreprises, mais peut aussi se révéler un pari gagnant. À condition de biense préparer, en s’appuyant sur l’aide et les compétences requises.Texte Melanie AdeLorsque Darco Cazin et Claude Balsigerse sont associés en 2015, lepremier, travailleur indépendant,dirigeait déjà avec succès sa sociétéde conseil en tourisme, Allegra, etle second venait de passer plusieurs années àrouler sa bosse dans l’Himalaya comme guideet accompagnateur de randonnées à vélo. Passionnésde sports en plein air, tous deux entrevoyaientdans le cyclotourisme estival unformidable potentiel. «À l’époque, le changementclimatique compromettait déjà de plusen plus les saisons hivernales des stations deski. Nombre de sites touristiques, bien que désireux,voire contraints pour assurer leur survieéconomique, de faire tourner leurs infrastructurestoute l’année, étaient à court d’idées. C’estlà que nous sommes entrés en piste», expliqueC. Balsiger. Et les deux associés de se spécialiserdans le développement d’offres touristiquesainsi que la conception et la construction desentiers VTT – un succès couru d’avance dansles régions montagneuses. «Le tourisme estivalétait en plein essor. Or nous étions les seulsprestataires dans ce secteur. En peu de temps,notre petite structure bicéphale perdue au finfond des Grisons a pris une envergure nationale,au point d’éveiller l’intérêt des destinationsles plus prisées d’Autriche!»À chaque pays sa réglementationPleins d’entrain et d’ambition, nos deux compèresse sont donc lancés à l’assaut du paysvoisin, avant de s’apercevoir que si la langue,Mon EntrepriseSpécialisée dans les itinérairesVTT de montagne,Allegra propose égalementdes services de conseil et dedéveloppement et assurela conception ainsi que laconstruction de sentiers VTT,de chemins de randonnéeou encore d’installationsmodulaires de pumptrackset de bike parks urbains.En 2018, Allegra a étenduses activités vers l’Autriche,puis la Finlande et le Japon.L’entreprise emploie, selonles saisons, entre 30 et70 personnes, répartiesdans quatre pays.helloallegra.comles paysages et le tourisme ressemblaient fort àceux de la Suisse, l’Autriche n’en possédait pasmoins une réglementation différente. «Nousavons vite compris qu’en dépit de notre expertise,nous ne parviendrions pas à percer surce marché sans une aide locale. L’idée de fonderen Autriche une filiale dotée de sa propreéquipe a donc rapidement germé», confie lepropriétaire d’Allegra. Et d’ajouter, non sansautocritique: «Nous avions sous-estimé toutce que peuvent apporter un réseau local et laprésence de collaborateurs sur place. Se familiariseravec un nouveau marché, nouer descontacts, s’imprégner de la législation sontautant d’étapes extrêmement chronophages eténergivores mais incontournables.»Des partenariats locaux, gages de réussiteMalgré ces débuts laborieux, tous deux n’ontpas hésité à s’aventurer vers d’autres contrées,mais en abordant les choses autrement. «Déciderd’investir ou non un marché dépend principalementde la capacité à trouver des partenairessur place et à s’appuyer sur un réseaulocal», précise C. Balsiger. La première étapeconsiste donc en une étude du marché et de laconcurrence. «C’est pourquoi nous n’avons jamaisenvisagé de nous installer en Allemagne,où la concurrence est trop féroce.» En revanche,l’entreprise exploite depuis Pontresina, et avecbeaucoup de réussite, des filiales en Finlandeet au Japon. Deux pays dans lesquels Allegraavait déjà réalisé plusieurs projets avec despartenaires régionaux. «Il nous a suffi de créer«Prendre pied sur un marché est, pour nous, une décision quidépend de notre faculté à nouer des partenariats locaux.»Claude Balsiger, propriétaire d’Allegra▶Mon ENTREPRISE26 02/2025
INTERNATIONALISATIONDes montagnes desGrisons au pays du Soleillevant: rien n’arrêteClaude Balsiger et Allegra.1Photos: Mayk Wendt02/2025 27Mon ENTREPRISE
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